Inondations ...
voici nos impressions sur les inondations,
Voilà 3 semaines que l'épée de Damoclès des inondations est suspendue sur nos têtes. Pourtant depuis plus de deux mois, la plaine centrale de Thaïlande est touchée par des inondations, phénomène certes habituel en cette saison, mais extraordinaire cette fois-ci par son ampleur.
Dès le début, la crise a été gérée de manière largement défaillante par les autorités : communication déplorable, décisions anarchiques, prises en dépit du bon sens ou des conseils d'experts étrangers dépêchés sur place, opposition entre le premier ministre (gauche populiste) et le gouverneur de Bangkok (droite libérale) qui refusait parfois d'appliquer les décisions du premier ministre, décision de faire passer le flux d'eau à l'Est de Bangkok, là ou se trouve l'aéroport international (!!), puis changement de cap et volonté de faire passer l'eau à l'Ouest ...
Il était donc très difficile, outre la barrière de la langue, d'obtenir des informations sures et précises. La périphérie Nord de Bangkok a effectivement été durement touchée de même que de nombreuses villes, notamment Ayutthaya, plus au nord de Bangkok. De nombreuses usines, notamment Nestlé et Danone qui fournissent l'eau en bouteille, sont sous 2 mètres d'eau.
La pression est donc vite montée chez les expats mais également au sein de la population thaïe. Depuis 15 jours, on nous annonçait donc la fin du monde pour le lendemain. Plus d'eau en bouteille dans les rayons, plus de sucre, de conserves, de pain .... Notre propriétaire était vraiment très stressé et nous a encouragé à faire des réserves d'eau et de nourriture, attitude adopté par l'ensemble de la population, voire à quitter Bangkok. L'école française, qui devait rouvrir ses portes le 31 octobre a repoussé sine die la rentrée. Finalement, le week-end dernier, alors que le centre de Bangkok devait se retrouver sous 1 mètre d'eau ... rien ne s'est passé et le centre de Bangkok est toujours sec.
Pour l'instant cet épisode douloureux pour la Thaïlande laisse un gout amère. En effet, on sent que cette crise a été utilisée par certains à des fins politiques (déstabiliser le gouvernement élu en juillet) et démontre aussi le manque de coordination, de professionnalisme et de sens du bien commun des autorités, le tout aux dépens d'une partie de la population vivant déjà, d'ordinaire, dans des conditions précaires.
Beaucoup pronostiquent donc une crise politique qui devrait suivre cette crise humanitaire. Certains signes sont déjà perceptibles puisque des habitants des zones inondées attaquent les digues qui protègent le centre de Bangkok afin que l'eau s'écoule plus vite de leurs maisons. La police doit donc aujourd'hui protéger ces digues ce qui fait encore monter d'un cran la colère des habitants inondés.